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  • Estampille sérigraphie

Marion Darregert, Attention projection peinture

" Mon travail joue avec les limites entre l’art, l’artisanat et le design d’espace, explorant différentes techniques ou différents savoir-faire. Je n’ai pas d’atelier fixe. À travers la rencontre d’une diversité de lieux et de mises en situation, j’adresse des productions, entre sculpture et peinture, en cherchant aussi à faire vivre l’art dans des espaces qui ne lui sont pas destinés en premier lieu. Je navigue du plan au volume et inversement, en travaillant des formes écrites, tracées, peintes, pour les faire tenir debout.


Durant les derniers mois d’une résidence d’artiste dans une cité d’Aix-Les-Bains vouée à être détruite, j’ai doublé mon travail d’une activité de peintre en bâtiment. Je souhaitais explorer la peinture sous un angle différent, lié à nos habitats, et mettre cette activité de peintre B., en relation avec mon activité d’artiste plasticienne.


C’est aussi une façon de trouver à faire perdurer ses recherches, sans dépendre d’une allocation de résidence ou de concours, dont la mienne arrivait à échéance.

Depuis 3 ans j’évolue avec une équipe d’artisans peintres, dans des intérieurs de maisons ou d’immeubles, dans des halls d’entrée, des chambres, des salons, le long des façades... Dans la cadence de nouveaux modes opératoires, j’écris des notes, capte des images et des fragments de chantier dans les poches des blancs de travail. Je tente d’attraper ces installations éphémères qui me parlent d’art, lorsqu’un vocabulaire, un geste, une exécution technique prend un sens plastique. Entre le peintre en B. et le peintre A. il est un moment, un état de chantier où deux versants de la peinture se touchent.


L’exposition Attention Projection Peinture à l’Espace Larith de Chambéry du 19 septembre au 21 octobre 2023, est une première traduction de cette expérience à l’intérieur de ma recherche artistique.


C’est aussi dans cette logique de traduction, de passage par des modes d’expressions plastiques différents, que j’ai démarré la série des «Peintures-texte »* dont nous avons travaillé l’exemplaire Dislocution en sérigraphie. Cet exemplaire me semblait se prêter complètement au travail à plusieurs mains que nous nous apprêtions à mener, en renvoyant à cette exploration double, artiste / artisan. Dislocution est le titre d’un texte évoquant ces temps menés en parrallèle de résidence d’artiste, dans un immeuble quasiment vacant, dans les derniers mois précédant sa destruction, et de résidence d’artisan, dans une entreprise locale, sur des chantiers de rénovation d’intérieurs.

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*Les Peintures-texte sont issues d’un travail d’écriture sur le tas ou à la volée, que je constitue et que j’archive pour le retravailler par la suite. En attendant ces notes sont peintes et donnent le dessin, la structure de départ. Je ne cherche pas à dessiner les lettres, je pose un tracé avec ses maladresses. J’écris pour pouvoir peindre et inversement.


À travers le tracé il y a déjà l’ambivalence du travail de la main : la dextérité contrôlée, comme celle du peintre en bâtiment en train de rechampir, au service d’une tâche à exécuter ou quelque chose de plus libre, plus interprétée. (Le pendant artisanal à explorer serait peut-être aussi celui du peintre en lettre ?)


Aujourd’hui la série évolue vers un travail de superposition et de recouvrement, faire disparaître sans effacer. C’est en quelque sorte la dissolution d’un texte par la peinture, un travail sur la/les surfaces qui renvoie aussi au terrain d’intervention du peintre en bâtiment. J’en présente au Larith 28 dessins intitulés « Les vide-poches ». "


Marion Darregert

https://mariondarregert.myportfolio.com












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